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Tenner²
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8 avril 2006

Monde à Part

Par hasard, j'ai rencontré un baby-sitter pour enfants autistes. Il m'a raconté comment, sans expérience, et par bouche à oreille, il était devenu une sorte de référence parmi les familles parisiennes qui avaient un enfant souffrant d'autisme.

La démarche est assez complexe : il s'agit de comprendre que chacun est doté d'une échelle de valeurs et que ce qui se produit dans le monde d'un autiste ne se passe pas dans le nôtre, et que son échelle est modifiée; à savoir que pour une personne non autiste, un être humain se situe au-dessus d'une tasse de café commune dans son échelle, alors que pour un autiste, les éléments et être vivants varient et changent de place sur cette même échelle. Partant de ce principe, il ne s'agit pas d'essayer de comprendre l'échelle de l'autiste, ni de la comparer à la nôtre, mais d'accepter que l'enfant à garder ne se souvienne pas du fait qu'il l'ait gardé la semaine dernière et de prendre son oubli sur un mode affectif, mais de considérer son monde parallèle comme une forme de spiritualité qui le connecte à des objets, animaux, êtres vivants ou même divinités auxquelles nous n'avons pas accès. Cela s'éloigne sans doute d'une approche médicale, mais le baby-sitter réussit donc à réunir assez de patience et de détachement, tout en ayant de l'affection pour l'enfant. Et ça fonctionne. Que le baby-sitter soit doté de "dons" particuliers, cela ne fait aucun doute.

La famille pour qui il travaille a placé l'enfant dans un institut spécialisé, mais la règle veut que l'autiste passe trois jours par mois dans sa famille biologique. Or, celle-ci le met complètement à part, les trois soeurs aînées n'y prêtent aucune attention, et ils partent en vacances laissant l'enfant aux soins du baby-sitter. Cela peut paraître choquant que la famille ne reconnaisse plus cet enfant de quinze ans, du fait qu'ils aient adopté une attitude complètement détachée vis-à-vis de son développement. La famille se réjouit donc du fait d'avoir trouvé un baby-sitter capable de patience et d'un minimum, voire un maximum de psychologie, pour palier à leurs carences.

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